Un peu d’histoire…

Les origines du manga remontent à des siècles, combinant des influences artistiques japonaises et occidentales pour former ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de manga. Evoluant au fil du temps pour devenir un moyen d’expression culturelle et artistique à part entière, le genre a fini par avoir une portée et une influence mondiale. Pour comprendre les origines du manga, il est important de présenter plusieurs périodes-clés et formes d’art qui ont contribué à son développement : 

XIIème – XVème siècles

Les premières formes de narration graphique au Japon peuvent être retracées jusqu’aux rouleaux narratifs, connus sous le nom d’Emakimono, qui datent du XIIème siècle. Ces rouleaux peints combinent des images et du texte pour raconter des histoires humoristiques et caricaturales, posant les bases de la narration séquentielle que l’on retrouve dans le manga moderne.

XVIème – XIXème siècles

Cette période a vu l’essor des ukiyo-e, des estampes (gravures) sur bois dépeignant des scènes de la vie quotidienne, des paysages et des récits populaires. Les techniques et les styles de l’ukiyo-e, en particulier la représentation exagérée des expressions et des mouvements, ont eu une influence significative sur le développement ultérieur du manga. 

Fin du XIXème – Début du XXème siècles

A la fin du XIXème siècle, le Japon ouvre ses frontières à l’Occident et des échanges commerciaux débutent. L’histoire du manga prend un immense tournant lorsqu’un britannique, Charles Wigman (1832-1891) décide de s’installer au Japon. Employé pour un quotidien d’un grand magazine londonien, en 1862, il crée un magazine satirique nommé « The Japan Punch » dans lequel sont rassemblés des dessins humoristiques qu’il surnomme Ponchi-e. Il est l’un des premiers à utiliser les bulles pour donner de la vie et du rythme à ses illustrations. 

C’est en 1902 que sort ce qu’on définit, encore aujourd’hui, comme le premier album manga. On le doit à l’illustrateur et caricaturiste Rakuten Kitazawa. L’homme est considéré comme l’un des premiers mangakas (illustrateur de manga). Man- signifie « distraction », « légèreté » et –ga, « dessin, « illustration », « peinture ».  

Dans les années 1920, l’histoire du manga se poursuit. Elle voit même le genre se structurer avec la première association de mangakas et les premiers grands événements autour du genre. En 1925, le couperet de la censure gouvernementale tombe et le genre doit alors 

se ranger au service de la propagande officielle. Période noire pour certains créateurs, le manga doit soutenir les actions politiques et nationalistes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il faut attendre la fin de la guerre et la reconstruction pour que le manga trouve de nouveaux codes et un nouveau souffle. 

En 1947, alors que la production de mangas repart de plus belle, Osamu Tezuka, un passionné des films de Walt Disney, réinvente le genre avec la publication de Shin Takarajima (La nouvelle île au trésor). Dans le milieu, Tezuka devient alors le « Dieu du Manga« . Une esthétique nouvelle, un graphisme arrondi, du mouvement et de l’action : le succès est immédiatement au rendez-vous ! C’est à Tezuka que l’on doit notamment Astro, le petit robot (1952). 

C’est également à Tezuka que l’on doit les fameux grands yeux des personnages de mangas. En effet, il adore les héros de Disney et particulièrement Bambi et Betty Boop. Il décide donc que ses personnages auront désormais de grands yeux enfantins et très expressifs. Son influence est majeure et la plupart des dessinateurs de mangas qui viendront après lui l’imiteront. Ainsi, les grands yeux deviennent un passage obligé, une marque de fabrique du genre.  

L’époque d’après-guerre marque donc à nouveau un tournant majeur pour le manga. Des quantités d’autres artistes révolutionnent également le genre avec des œuvres qui abordent des thèmes plus complexes et profonds, utilisant des techniques de narration innovantes. Cela contribue à établir le manga comme une forme d’art majeure au Japon. 

A la fin du XXème siècle, le manga gagne en popularité au-delà des frontières du Japon (surtout sous la forme d’animés), influençant la culture populaire mondiale et devenant un phénomène global.